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Transformation digitaleJanvier 2025·6 min de lecture

Pourquoi je mise tout sur l'open source

Il y a dix ans, j'étais comme beaucoup : je choisissais mes logiciels en fonction de leur réputation, de leurs fonctionnalités, et des démos commerciales. Microsoft, Salesforce, Adobe — les grands noms rassuraient. On ne se fait pas virer pour avoir choisi Microsoft, comme on disait.

Aujourd'hui, 100% de mon infrastructure repose sur de l'open source. Plus de 90 containers Docker en production, pas une seule licence éditeur. Ce n'est pas de l'idéologie — c'est du pragmatisme forgé par l'expérience.

Le déclic : quand l'éditeur change les règles

Chez Industry LAB, on utilisait un logiciel de CAO assez répandu. Un jour, l'éditeur a décidé de passer à un modèle d'abonnement. Nos licences perpétuelles ? Obsolètes. Pour continuer à utiliser le logiciel, il fallait payer chaque mois, pour toujours.

C'était ça ou perdre l'accès à nos propres fichiers.

J'ai vécu des situations similaires plusieurs fois depuis. Augmentation de 40% du coût des licences, du jour au lendemain. Fonctionnalités retirées pour pousser vers une offre "premium". Changement des conditions d'utilisation qui vous obligent à accepter des trucs que vous n'aviez pas signés au départ.

À chaque fois, le même sentiment d'impuissance. On a investi du temps, de l'argent, de la formation dans un outil — et on se retrouve otage.

Les raisons pratiques de l'open source

La maîtrise des coûts. Pas de licences qui augmentent chaque année. Pas de "par utilisateur et par mois" qui explose quand l'équipe grandit. Le coût, c'est l'hébergement et le support — que vous contrôlez.

La flexibilité. Besoin d'adapter l'outil à votre métier ? C'est possible. Besoin de connecter deux systèmes qui ne se parlent pas ? Vous avez accès au code. Pas besoin d'attendre qu'un éditeur daigne développer la fonctionnalité que vous demandez depuis trois ans.

La pérennité. Un logiciel open source populaire ne disparaît pas. Si l'entreprise qui le développe ferme, la communauté prend le relais. Vos données restent accessibles, votre outil continue de fonctionner.

La réversibilité. Si vous n'êtes plus satisfait, vous partez avec vos données. Pas de "format propriétaire" qui vous enchaîne. Pas de "export limité" qui vous empêche de récupérer votre historique.

Les raisons philosophiques

Au-delà du pragmatisme, il y a quelque chose de fondamentalement sain dans l'open source : la transparence.

Quand le code est ouvert, vous savez ce que fait le logiciel. Pas de mouchard caché, pas de télémétrie abusive, pas de "fonctionnalités" qui travaillent contre vos intérêts. Les failles de sécurité sont trouvées et corrigées par une communauté mondiale, pas cachées par un service marketing.

C'est aussi une question de souveraineté. Vos données d'entreprise n'ont pas à transiter par des serveurs américains soumis au Cloud Act. Avec l'open source auto-hébergé, vous décidez où sont vos données et qui y a accès.

Ce que j'utilise au quotidien

Pour vous donner une idée concrète, voici les briques principales de mon infrastructure :

  • Nextcloud pour le stockage et la collaboration documentaire
  • n8n pour l'automatisation — c'est le cœur de tout l'écosystème
  • ERPNext ou Dolibarr pour la gestion d'entreprise selon les besoins
  • PostgreSQL pour les bases de données
  • Traefik pour le reverse proxy et la gestion des certificats SSL

Tout ça tourne sur des serveurs que je contrôle, avec des sauvegardes automatisées et un monitoring en temps réel. Et je déploie les mêmes outils chez mes clients.

L'open source n'est pas gratuit

Je tiens à être clair : l'open source ne signifie pas "zéro coût". Il faut du temps pour installer, configurer, maintenir. Il faut des compétences, ou quelqu'un qui les a.

Mais c'est un investissement que vous contrôlez. Vous pouvez choisir de le faire vous-même, de le déléguer à un prestataire, de le mutualiser avec d'autres structures. Ce qui change, c'est que vous avez le choix — vous n'êtes pas enfermé.

Et sur le long terme, le calcul est presque toujours en faveur de l'open source. Pas de licences qui s'accumulent, pas de surprises budgétaires, pas de dépendance.

Mon conseil

Si vous êtes une PME et que vous devez choisir un nouvel outil, posez-vous ces questions avant de signer :

  • Que se passe-t-il si l'éditeur double ses prix l'année prochaine ?
  • Puis-je exporter toutes mes données dans un format standard ?
  • Existe-t-il une alternative open source crédible ?

Dans 80% des cas, la réponse à la dernière question est oui. Et ça vaut le coup d'y regarder de plus près.

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