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MéthodeJanvier 2025·5 min de lecture

L'adoption, ce n'est pas de la formation

J'ai vu des dizaines de projets digitaux échouer. Pas parce que les outils étaient mauvais. Pas parce que le budget était insuffisant. Mais parce que personne ne les utilisait six mois après le déploiement.

Le scénario est toujours le même : on choisit un logiciel, on le configure, on forme les équipes pendant une demi-journée, et on considère que c'est fait. Sauf que ça ne l'est jamais.

Pourquoi la formation ne suffit pas

La formation, c'est apprendre à utiliser un outil. Cliquer ici, remplir ce champ, valider là. C'est nécessaire, mais ça ne répond pas à la vraie question que se posent vos équipes : "Pourquoi je devrais changer ma façon de travailler ?"

Parce que c'est bien de ça qu'il s'agit. Un nouvel outil, ce n'est pas juste une interface différente. C'est une remise en question des habitudes, des réflexes, des petits arrangements que chacun a trouvés pour faire son travail.

Le commercial qui gère ses prospects dans un fichier Excel depuis dix ans ne va pas spontanément adopter un CRM. Pas parce qu'il est incompétent ou résistant au changement. Mais parce que son fichier Excel, il le connaît par cœur. Il sait exactement où trouver l'info dont il a besoin. Le CRM, c'est l'inconnu.

Ce que j'ai appris sur le terrain

Chez sigrenEa, j'ai piloté l'intégration de plusieurs outils dans l'ERP : commandes, expéditions, suivi de production. À chaque fois, le même constat : le succès ne dépend pas de la qualité du logiciel, mais de la façon dont on accompagne les gens.

Première leçon : impliquer les utilisateurs dès le départ. Pas juste les managers — les gens qui vont utiliser l'outil au quotidien. Leurs retours sont précieux pour configurer l'outil correctement, et leur implication crée une forme d'appropriation.

Deuxième leçon : accepter que l'outil va évoluer. Le premier déploiement n'est jamais parfait. Il faut prévoir du temps pour ajuster, corriger, améliorer en fonction des retours terrain. Un outil figé est un outil mort.

Troisième leçon : les premiers jours sont critiques. C'est là que les mauvaises habitudes se prennent — ou pas. Il faut être présent, disponible, réactif. Répondre aux questions, débloquer les situations, rassurer.

L'adoption, c'est un processus

L'adoption n'est pas un événement ponctuel, c'est un processus qui prend du temps. En général, je compte trois à six mois pour qu'un outil soit vraiment ancré dans les pratiques.

Pendant cette période, il faut :

  • Observer — comment les gens utilisent l'outil en vrai, pas comment ils devraient l'utiliser
  • Écouter — les frustrations, les incompréhensions, les suggestions d'amélioration
  • Ajuster — l'outil, les processus, la documentation
  • Célébrer — les premiers succès, même petits, pour montrer que ça fonctionne

Les signaux d'alerte

Comment savoir si l'adoption est en train d'échouer ? Quelques signaux :

  • Les gens continuent à utiliser les anciens outils "en parallèle"
  • Les données dans le nouvel outil sont incomplètes ou obsolètes
  • Personne ne pose de questions — signe qu'ils n'essaient même pas
  • Les managers ne regardent pas les tableaux de bord du nouvel outil

Si vous voyez ces signaux, il n'est pas trop tard. Mais il faut réagir vite, comprendre ce qui bloque, et adapter.

Mon approche

Quand je déploie un outil chez un client, je ne disparais pas après la "livraison". Je reste présent pendant la phase critique, je forme en contexte (pas dans une salle de réunion), et je mesure l'adoption réelle — pas juste le nombre de connexions, mais la qualité des données, la fréquence d'utilisation, la satisfaction des équipes.

Mon objectif n'est pas de livrer un projet. C'est de changer durablement les pratiques. Et ça, ça demande du temps, de la patience, et une vraie présence terrain.

Vous avez un projet digital qui patine sur l'adoption ?

Discutons-en. Il est souvent possible de débloquer la situation avec les bons ajustements.

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